Parade Nuptiale de Laurent Contamin
Nous voici plongé au château de Merville en Normandie, ou plus exactement dans les vestiaires de cette propriété aristocratique quelque peu défraîchie.
Nous y voici convié pour la réception du mariage d’Edwige Legrand-Veneur.
Oriane Legrand-Veneur, mère de la mariée, personnage important (selon elle) de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie normande, a invité 327 personnes. Que du beau monde !! C’est dans les vestiaires de sa demeure, unité de lieu pour le moins originale, que va se passer toute l’action de cette comédie endiablée.
La scène d’exposition campe ce que seront tous les personnages, de drôles d’oiseaux décalés ou dérangés, obsédés et parfois flippant, à l’image de ses trois premiers,
Monsieur Jean, majordome méticuleux, un peu vieille france, grand ordonnateur de la réussite de cette belle soirée et stressé par sa mission si importante,
Angel, préposé temporairement aux vestiaires et vraisemblablement d’origine ibérique,
Morgane, petite oie blanche et crédule, ingénue perdue dans ce tourbillon burlesque.
Premiers quiproquos, premiers éclats de rire provoqués par la rencontre improbable de cette jeune donzelle, du manouche et du chambellan désuet.
Et voici qu’apparaissent, scène 2, Oriane Legrand-Veneur et le Père Pellarguet. Oriane est aux cent coups …
Edwige a disparu ! Volatilisée après la cérémonie à l’église, envolée au retour à la propriété.
Non, non et non !! Elle n’avait pas à lui faire ça à elle, sa mère, qui jusqu’alors a tout enduré de sa turbulente progéniture …
Et là… BOUM … l’idée germe, l’étincelle s’allume, la solution apparaît et le leurre s’impose …
On trouve dans cette drôle de volière, volailles et volatiles si caractéristiques du vaudeville ou de la comédie de mœurs de qualité.
De joyeuses dindes dodues et hautaines l'une buldldozer supersonique (Oriane Legrand-Veneur), et sa rivale pétrie de nostalgie (Paloma Poliakov), caquetantes toutes deux plus fort l’une que l’autre,
un major d'homme aussi défraîchi et poussiéreux que le château (Monsieur Jean)
un ibis Sacré à la stature verticale (le Père Pellarguet);
une kookaburra australienne, bruyante, rieuse et facile à approcher (Gwyneth, la weeding planner ) ;
un condor royal au regard acéré et surplombant tout ce petit monde (Angel) ;
une joyeuse pie voleuse, cachant ce qu’elle est à tout le monde (Viviane-Edwige) ;
un hiboux Grand-Duc à la silhouette massive et aux yeux perçant sur l’invisible et le cosmos (Dimitri Poliakov, mari de Paloma, aristocrate illuminée)
une chouette effraie, éffrayée, affolée, au regard spectral et au vol fantomatique dans la nuit (Colombe, la soeur d’Oriane) ;
un corbeau noir dégingandé aux allures d’albatros et de dindon (Jean Gérard),
une désuète tourterelle blanche (Morgane)
un plombier d'une rusticité bonhomme et bien trempée (Jojo la Pompe)
Laurent Contamin nous mitonne une farce savoureuse, mélangeant comme ingrédients les finesses de l’esprit aux joyeusetés de sa plume, associant dans un imbroglio frénétique des quiproquos des plus burlesques et des situations des plus excentriques. Sa comédie « de mœurs » est légère et pleine de rebondissements. Des couples se forment, d’autres se déforment, certains autres se transforment ; un fils abandonné est retrouvé ; un squelette dans une fosse resurgit ; les coucheries des alcôves apparaissent au grand jour.
Laurent Contamin
Laurent Contamin, né en 1968, auteur, metteur en scène, comédien
Après une double formation (scientifique et théâtrale), il travaille comme auteur, metteur en scène, comédien.
Auteur, il a publié une trentaine de pièces de théâtre, quelques nouvelles, essais et poésies. Il a aussi écrit pour la radio, le cirque, le théâtre de rue. Une partie de son répertoire est consacrée au jeune public et à la marionnette.
Metteur en scène, comédien et marionnettiste, il a été artiste associé et assistant à la direction artistique du Théâtre Jeune Public de Strasbourg, Centre Dramatique National d'Alsace, de 2002 à 2006. Il est, depuis, associé en tant que dramaturge à des partenaires culturels, territoriaux ou éducatifs, dans le cadre de résidences artistiques. Il a présidé la Commission de Contrôle du Budget de la SACD et est élu en 2011 à la présidence des Écrivains Associés du Théâtre.
Il anime des ateliers d’écriture en milieu scolaire, hospitalier, associatif, pénitentiaire… ainsi qu’en bibliothèque, et dispense des cours de théâtre en conservatoire.
Il développe une recherche et un travail autour des arts du récit et de la parole, avec la diffusion de petites formes contées tous terrains, tous publics.